Insuffler une nouvelle dynamique pour sécuriser le mode d’existence et les moyens de production des populations pastorales et agro-pastorales. Préserver le pastoralisme comme une activité qui façonne les territoires sahéliens et renforcer l’intégration avec les pays côtiers.
Contexte
L’élevage joue un rôle crucial dans l’économie et la société en Afrique de l’Ouest et au Sahel. La contribution de l’élevage au PIB varie entre 10 et 15 % dans les pays sahéliens et atteint 5 % dans les pays côtiers. Au Sahel, plus de 20 millions de personnes dépendent de l’élevage, dont 75 % pratiquent la transhumance annuelle pour trouver des pâturages et de l’eau pour leurs troupeaux. En Afrique de l’Ouest, plus de 80 millions de personnes vivent du pastoralisme.
L’élevage mobile est multifonctionnel, et contribue à renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à gérer durablement des espaces aux ressources sous contrainte, à diversifier et densifier l’économie, ainsi qu’à promouvoir l’intégration régionale. Malgré leur immense potentiel, les systèmes d’élevage mobile ont longtemps été affectés par les chocs climatiques, les conflits d’usage pour l’accès aux ressources naturelles, l’insécurité civile, l’inefficacité ou l’absence de politiques et stratégies de développement nationales et régionales, ainsi que le manque d’investissements.
Pour surmonter ces obstacles, les pays du Sahel, en partenariat avec les acteurs du développement ont pris des initiatives qui ont insufflé une nouvelle dynamique au secteur.
Déclaration de Nouakchott sur le Pastoralisme au Sahel (Octobre 2013)
L’année 2013 a marqué un tournant décisif dans la mobilisation collective pour valoriser les systèmes de production pastorale et agropastorale. Réunis les 28 et 29 octobre 2013 en Mauritanie, les Chefs d’État et de gouvernement de six pays saharo-sahéliens (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad), en présence de plusieurs parties prenantes, ont solennellement appelé, dans la Déclaration de Nouakchott, à : « Sécuriser le mode d’existence et les moyens de production des populations pastorales et d’accroître le produit brut des activités d’élevage d’au moins 30% dans les six pays concernés au cours des cinq prochaines années, en vue d’augmenter significativement les revenus des pasteurs dans un horizon de 5 à 10 ans ». Il s’agissait notamment de renforcer les services à la production, d’améliorer la compétitivité des filières animales et l’accès aux marchés et de renforcer la sécurité des biens, des droits et moyens d’existence des peuples pasteurs, l’accès aux services de base, l’inclusion politique.
Une Décennie d’actions en faveur des populations pastorales et agro-pastorales : Bilan et Trajectoires Futures
La Déclaration de Nouakchott de 2013 a suscité un élan d’engagements réunissant les États saharo-sahéliens, les organisations régionales telles que le Comité Permanent Inter-États de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS), l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) et la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ainsi que les partenaires techniques et financiers, en particulier la Banque mondiale (BM), l’Union Européenne (UE), l’Agence Française de Développement (AFD), la Banque africaine de développement ( BAD), la Banque islamique de développement (BID), le Millénium Challenge Corporation (MCC) et les organisations pastorales, autour de la formulation et la mise en œuvre de nombreux projets et programmes de développement du pastoralisme, tant au niveau national que régional.
Plus d’une douzaine de projets et plusieurs initiatives d’envergure régionale, d’un montant de plus d’un milliard de dollars US, ont été élaborés pour opérationnaliser la Déclaration de Nouakchott dans la région. Il s’agit notamment du :
- le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS) financé par la Banque mondiale, à hauteur de 765 millions de dollars US environ, soit 466, 74 milliards de francs CFA pour une durée de 12 ans, en deux phases ;
- le Projet Régional de Dialogue et d’Investissement pour le Pastoralisme et la Transhumance au Sahel et dans les Pays Côtiers de l’Afrique de l’Ouest (PREDIP) appuyé à hauteur de 25 millions d’Euros par l’Union Européenne (UE) pour une durée de cinq ans et dont une deuxième phase est en cours d’élaboration ;
- le Projet Élevages et Pastoralisme Intégrés et Sécurisés en Afrique de l’Ouest (PEPISAO) soutenu par l’Agence Française de Développement (AFD) à hauteur de 5 millions d’Euros pour une durée de quatre ans et dont une deuxième phase est en cours d’élaboration;
- le Programme de Développement Durable des Exploitations Pastorales au Sahel (PDEPS), financé par la Banque Islamique de Développement (BID) à hauteur de 112, 5 millions de dollars US pour cinq ans
A propos du Forum de haut niveau sur le pastoralisme « Nouakchott+10 »
Le Forum Nouakcthott+10 vise à évaluer les résultats de la mise en œuvre de la Déclaration de 2013, les succès réalisés, les difficultés rencontrées, ainsi que les trajectoires futures. Dans un contexte socio-politique et sécuritaire régional en pleine évolution, les participants partageront les leçons apprises, et proposeront des réorientations pour susciter de nouveaux engagements face aux nouveaux enjeux et défis, afin de mieux planifier les futurs investissements pour renforcer la résilience et la productivité du secteur de l’élevage dans la région.
Organisateurs
Le Forum est placé sous le portage politique de la République Islamique de Mauritanie . Il est organisé par le Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS), avec l’appui de la Banque mondiale, en collaboration avec les autres partenaires techniques et financiers.
Participants
- Chefs d’État et de Gouvernement, ainsi que les ministres des finances, de l’agriculture et de l’élevage des pays d’Afrique de l’Ouest et du Sahel
- Représentants des partenaires au développement
- Acteurs du secteur privé ainsi que des représentants des organisations pastorales régionales.
- Bénéficiaires des projets financés
Programme
- le Bilan des engagements de 2013
- les défis d’aujourd’hui
- la formulation d’une nouvelle vision de l’élevage et du pastoralisme, et
- une foire d’exposition des produits de l’élevage.